Le bitcoin, souvent perçu comme un symbole de liberté financière et d’émancipation, a attiré l’attention assidue de l’extrême droite, modifiant ainsi son image, tout en soulevant des interrogations cruciales sur son usage politique. Alors que les cryptomonnaies sont censées transcender les partis, se fondant sur le libertarisme et l’autonomie individuelle, une dynamique inattendue se dessine à l’horizon, où l’idéologie politique encadre dès à présent cet univers numérique. Comment un moyen d’échange décentralisé peut-il devenir un emblème de l’extrême droite, tout en se revendiquant des valeurs de liberté et d’autonomie ?
Le parcours politique du Rassemblement National envers le bitcoin
Le Rassemblement National (RN), autrefois réticent, a progressivement révisé sa position quant au bitcoin. En 2017, Marine Le Pen plaidait pour son interdiction, mais avec les mutations de la {‘2020’}, le parti a commencé à envisager une régulation du marché des cryptomonnaies. Ce retournement stratégique peut sembler paradoxal, mais il s’intègre dans un ensemble plus vaste, touchant à la dynamique politique française et européenne.
En mars 2025, lors d’une visite à la centrale nucléaire de Flamanville, Le Pen propose d’exploiter les excédents de production d’électricité pour miner du bitcoin. Cette initiative pourrait transformer la France en un terrain de minage favorable et contribuer à des revenus substantiels pour l’État. Plus encore, il s’agit d’une volonté de renforcer l’idée que le bitcoin peut être mis à profit pour réindustrialiser le pays, et d’affirmer le RN comme le champion des technologies verticales.
Un amendement en faveur du minage : une stratégie audacieuse
En juin 2025, les députés du RN déposent un amendement en faveur du développement d’une industrie du minage en France. Bien que cet amendement ait été rejeté, il ne signifie pas un abandon de la stratégie politique. Ainsi, ils envisagent continuer d’explorer les opportunités que le bitcoin pourrait offrir. La course à la finance innovante est lancée.
- Rendement potentiel important pour l’État.
- Utilisation des centrales nucléaires pour le minage.
- Création d’emplois et réindustrialisation.
Ces éléments mettent en lumière non seulement le pragmatisme de la démarche, mais aussi le fait que des acteurs politiques tels que le RN cherchent à redéfinir le paysage économique national. Cela permet également d’explorer des synergies avec les nouvelles technologies. La prise de conscience de l’ampleur de l’engouement du public pour les cryptomonnaies, en particulier parmi les jeunes, incite les politiques à s’adapter et à innover.
Les influences de l’extrême droite américaine sur le discours politique en France
La campagne de financements en bitcoin a, par ailleurs, démontré les influences mutuelles du discours politique entre l’extrême droite française et les mouvements similaires aux États-Unis. En 2017, privés des circuits bancaires traditionnels, certains mouvements d’extrême droite américains ont largement utilisé les cryptomonnaies pour leur financement. Ce phénomène a eu des répercussions directement en France, incitant le RN à envisager lui aussi les cryptos comme un outil incontournable de demain.
Une étude montre que des figures comme Donald Trump ont incité le RN à adopter un discours plus ferme et déterminé en matière de cryptomonnaies. L’engouement croissant aux États-Unis a ouvert la voie à un échange de stratégies politiques, profitant ainsi d’un momentum favorable. Le RN semble ciseler son image en s’associant aux valeurs véhiculées par le bitcoin, appelant à la liberté et à un État moins interventionniste.
Un modèle à suivre ?
Cette dynamique soulève la question : le RN suivra-t-il le modèle américain en rendant le bitcoin une monnaie officielle, comme en El Salvador ? Pour l’instant, bien que cela paraisse difficilement envisageable en France, l’idée de s’opposer à l’arrivée de l’euro numérique pourrait représenter une partie intégrante de leur stratégie. Les voix au sein du RN se sont élevées, arguant que le bitcoin pourrait éviter l’introduction d’un contrôle gouvernemental accru.
- Maintien de la souveraineté financière.
- Refus de l’euro numérique.
- Promotion d’un système financier alternatif.
Comme pisté par des observateurs, l’attitude conservatrice des partis de gauche face au bitcoin et aux cryptomonnaies offre au RN un espace de manœuvre pour se positionner comme le champion d’une nouvelle forme de liberté économique.
Le paradoxe de la gauche face aux cryptomonnaies
Alors que l’extrême droite montre un vif intérêt pour les cryptomonnaies, la gauche, qui pourrait a priori être en phase avec « l’esprit » du bitcoin, avance à reculons. Les positions idéologiques quant au libertarisme des cryptos s’épaississent : « L’argent est sale », répètent les politiques du milieu de gauche, ne parvenant pas à saisir les opportunités que cela pourrait engendrer. Ainsi, le bitcoin est souvent perçu comme un outil associé à un capitalisme sauvage, éloignant ce qu’il est censé apporter.
Ce constat alimente un phénomène où le RN arrive à séduire des segments de la population qui, traditionnellement, penchaient plutôt à gauche. Les jeunes sont parmi les plus réceptifs au message du RN, poussés par une réalité économique défavorable dont la solution pourrait passer par l’adoption de cryptomonnaies. Cependant, une rupture se dessine, tant le panorama politique actuel semble cloisonné.
Les voix pro-bitcoin à gauche
De plus en plus de voix s’élèvent à gauche pour défendre le phénomène cryptographique. Des figures comme l’ancien député Jean-Marie Cambacérès parlent avec enthousiasme de ses avantages, rencontrant même l’ancien président François Hollande pour discuter des enjeux. Cependant, cet enthousiasme reste trop souvent noyé dans une omerta générale sur les cryptos.
- Renforcer l’éducation sur les cryptomonnaies.
- Promouvoir des alternatives financières.
- S’attaquer aux idées reçues sur le bitcoin.
Une partie de l’idée consiste à replacer les enjeux sur le devant de la scène, à l’heure où environ 10 % de la population française possède déjà des cryptomonnaies, principalement parmi les jeunes. L’attitude fermée de gauche pourrait engendrer une perte d’influence sur les jeunes électeurs.
L’appropriation du bitcoin par l’extrême droite : un défi éthique
Le rapprochement entre l’extrême droite et le bitcoin ne va pas sans poser un véritable défi éthique. Est-il juste que des idéologies se revendiquant de valeurs de liberté, d’autonomie et de désengagement de l’État soient maintenant portées par des mouvements aux histoires socio-politiques controversées ? Les acteurs du milieu cryptographique constatent que la main mise sur le bitcoin par des forces de cette nature pourrait entraîner des dérives, voire un effritement des valeurs originelles.
Les discussions au sein de la communauté bitcoin révèlent des tensions. En effet, l’idée que le bitcoin pourrait devenir un symbole d’une idéologie enthousiaste envers l’ordre et le contrôle suscite des inquiétudes. Ce constat interroge : comment préserver l’esprit fondateur de décentralisation, d’égalité et de liberté, en situation de polarisation croissante ?
Une communauté inquiète et divisée
Les discussions vont bon train sur des forums et réseaux sociaux, où la crainte d’un rapprochement entre le bitcoin et l’extrême droite crée des divisions parmi les utilisateurs. Les principes du libertarisme seraient-ils mis en péril par une politisation excessive des cryptomonnaies ? Pour mieux illustrer le propos, un appel est lancé par une partie de la communauté, cherchant à rejeter la stigmatisation qui s’impose sur le bitcoin.
- Expliquer clairement l’esprit communautaire du bitcoin.
- Revendiquer la diversité des opinions au sein de la communauté.
- Réagir à la capture politique des cryptomonnaies.
En définitive, l’appropriation du bitcoin par l’extrême droite est révélatrice des fractures politiques contemporaines et des flux d’idées entre les différents camps. La manière dont les débats évolueront dans les années à venir sera déterminante pour définir le futur du paysage cryptographique et la position du bitcoin dans le marché international.